Eglise Notre-Dame-aux-neiges

Roland se releva, fit quelques pas jusqu'à Fabien.
Tani s'était levée à son tour et vint se placer à ses cotés, bienveillante marraine qui n'avait eu de cesse de le guider depuis son arrivée en Aurillac.
Les voilà réunis tous les trois sous la coupole du baptistère.



Fabien prononça les conditions rituelles du baptème d'une voie ferme. Les deux questions se firent écho dans la petite nef de Notre Dame aux Neiges. Roland les connaissait si bien, pensait les avoir tant méditées. Et pourtant, maintenant, devant le Diacre, devant ses amis, les mots lui manquaient... A moins qu'ils ne se bousculaient dans son esprit.
Les paroles d'Aristote étaient pourtant là pour le guider. Il se les remémorait :
Le bien de l’homme, c’est à dire ce qui tend à réaliser la perfection de sa propre nature, est donc une vie vouée à assurer les conditions de l’harmonie au sein de la cité. Or, le bien de la cité, est tout ce qui participe à son équilibre, puisque la nature de la collectivité est de se perpétuer. Ainsi donc, tu peux le constater, le bien de l’homme conduit au bien de la cité.

Après un silence qui paru une éternité dans la lueur chancelante des cièrges, Roland laissa filtrer son engagement d'une voix intimidée mais pleine de conviction profonde.

Oui, Fabien, nostre Diacre.
C'est avec foi et conviction que je veux combattre les péchés, les miens en tout premier lieu, et affirmer la force des vertues qui forgent l'identité Aristotélicienne.
Oui, je souhaite plus que tout faire régner l'amitié au delà de tout sentiment. Parce que l'amitié est exempte de mal. Parce que la force de l'amitié est qu'elle sait affronter le temps et les épreuves, dans le respect de chacun, dans la diversité, dans la sincérité. Parce que nulle ambition de subordination ou dessein malsain ne se cache derrière l'amitié sincère.

Et si Dieu m'accorde ce jour de pouvoir m'engager et me rapprocher un peu plus de sa lumière, défendre les 7 vertues d'Aristote n'est point fardot mais au contraire, légitime ambition.

Roland hésita sur les paroles qui allaient suivre.

Je suis profondément convaincu qu'aucune communauté, aucun Royaume ne peut survivre sans valeurs. Or le choix de ces valeurs à partager et défendre fait qu'une civilisation ira vers l'équilibre et le bonheur... ou le chaos et le malheur. Avec comme cadre des vertues comme l'Amitié, la Conservation, le Don de soi, la Tempérance, la Justice, le Plaisir de vivre et la Conviction, le chemin ne me semble pas si difficile.
Même si les tentations restent présentes, guettant nos moments d'égarement, je souhaite plus que tout suivre le chemin des Aristotéliciens.
Et si mon engagement de ce jour doit se traduire un jour par une lutte de tous les instants contre les vices, je me sens prêt à lutter.

Roland ne pouvait ne pas songer à Christos qui avait fait le don ultime de soi dans ce combat.
Prononcer le serment de fidélité lui semblait soudain si simple.

Oui, Fabien, j'accepte avec résolution de suivre le chemin des Vertues.
Oui, je renonce solennellement au péché, je choisi librement de vivre selon les règles de notre sainte Eglise, je choisi de m'abstenir de tout mal délibéré, et je souhaite par la voie de l'amitié aristotélicienne, me rapprocher de Dieu.

Roland n'avait plus une goutte de salive, et le dernier mot résonnait longuement sous les solides voutes de pierre.
Il recherchait le regard de sa marraine.

Le moment du serment était arrivé... Fab posa les questions qu'il devait à Roland... Tani regardait toujours Roland et l'avait accompagné jusqu'au baptistère. Elle le vit hésiter quelques secondes... Mais les mots qui sortirent de sa bouche étaient pesés et pensés et vraiment sincère. Elle y reconnaissait bien son Roland. Elle l'écouta s'expliquer avec fierté... parler de sa foi, de ses convictions et de fait qu'il se sentait prêt.

Tout était sorti d'un trait... mais d'une voix haute et intelligible... Il sembla essoufflé une fois le tout dit... Il se tourna vers elle, cherchant certainement un réconfort quelconque... Elle lui fit un large sourire, preuve de la fierté qu'elle éprouvait à être sa marraine en ce jour si particulier pour lui, ainsi qu'un petit signe approbateur de la tête. En même temps, elle tendit la main pour prendre la sienne pour le rassurer... Comme pour lui transmettre de la plénitude qu'elle ressentait à ce moment-là.

Elle lui murmura: C'était très bien

Il sembla rassuré... et retourna un petit sourire à Tani tout en lui serrant la main.

Mais il ne fallait pas se relâcher... la cérémonie n'était aps encore terminée... Ils attendirent que Fab reprenne la parole.

Roland reçu le petit signe du regard de sa marraine.

Et en l'entendant murmurer il su qu'il ne l'avait pas trop déçu.
Il senti qu'elle lui prenait la main, heureuse de le réconforter, et par ce geste de l'accompagner dans ce pas vers la communauté d'Aristote.

La chaleur de la main donnée rempli Roland d'une émotion supplémentaire. En fallait il plus ? Il senti que ses jambes étaient prêtes à se dérober. Un voile trouble se formait entre Fabien et lui.

Il se mordit les lèvres pour ne pas défaillir.
Non, non.
Pour ma marraine, pour mes amis, pour...

Il savait que dans l'assemblée, un regard plus que les autres se posait sur lui en cet instant.

La pression de la main de Tani se fit plus ferme.
Quelques battements de paupières eurent raison des larmes de l'émotion. Roland fixait à nouveau Fabien, plein de ferveur et d'enthousiasme.

Enelram sentait que l'émotion était en son comble. Elle ne pouvait plus se retenir, elle versa les larmes qui la tenaient prisonnière depuis trop longtemps. Roland ....son ami Roland. Il semblait si certain de lui et si engagé. Elle regarda l'assitance qui s'était déplacé pour lui, elle se sentait fière de faire parti de ses amis. Pour tenter de se calmer, elle fixa Fabien et Roland et tenta de se concentrer sur les paroles prononcées. Discrètement, elle essuya une larme qui s'échappa de sa joue.

De toutes les cérémonies auxquelles elle avait assisté, Noeline n'avait jamais ressentit une telle ferveur.
Roland semblait totalement en osmose avec sa foi, l'entrée dans la famille Aristotélicienne n'était pas un vain mot pour lui.
L'émotion était palpable et Noeline était en admiration devant tant d'assurance et de volonté d'engagement.

Fabien n'avait pas souvent de tels investissements de la part de ses fidèles, il pouvait être fier de Roland. Il avait choisit de se faire baptiser par reelle conviction cela ne faisait aucun doute.

Auprès de Fabien, sous la coupole du baptistère de Notre Dame aux Neiges, Roland reprit lentement en fixant la croix d'Aristote qui les surplombait, les paroles de Fabien, prétant serment d'allégeance à l'Eglise qui l'accueillait en ce jour.

Je reconnais en Dieu le moteur du Monde,
la pensée suprême et la cause efficiente et finale du Monde.

Je reconnais l'Eglise Aristotélicienne comme mon guide dans
la connaissance de Dieu, et je jure... de lui rester fidèle,
ainsi qu'à son autorité, seule représentante sur Terre de l'Etre Divin.

Puis se tournant vers ses amis rassemblés.

J'accepte tout cela de ma propre volonté
pour le salut de mon âme en vue de la résurrection près de Dieu
dans la contemplation éternelle de sa Beauté.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur de Dieu tout puissant.

Il ferma les yeux un bref instant, franchissant ainsi guidé seulement par la foi, le pas entre son errance passée et la fraternité de ceux qui l'accueillaient aujourd'hui.

Il se remit face à Fabien et s'agenouilla.

Fabien74 a écrit:

Mes amis, avant de l'oublier, je préfère faire signer les registres par la marraine Taniet, au moins cela sera chose faite!

Puis il tendit un gros livre et une plume à son amie.

Tani s'approcha pour signer le registre. Elle chuchota un "merci" à Fab

Citation :

Taniet

Une fois sa "griffe" posée, elle reprit sa place et regardait toujorus Roland, attendant que la cérémonie se termine pour pouvoir féliciter son filleul pour son entrée dans la grande famille aristotélicienne.

[HRP]Ne suis plus là! Mais Tani reste... Je pars en vacances quelques jours... [/HRP]

Roland regarda sa marraine parapher le lourd registre d'une main assurée. Il souriait.

[hrp : in extremis ! Bonnes vacances Tani :-) hrp ]

Fabien reprit la plume, souffla sur l'encre fraiche et contre signa. L'Eglise Aristotélicienne comptait donc un membre de plus.

Une goutte glissa jusqu'à l'oeil droit de Roland. Mais ce n'était ni sueur, ni larme d'émotion. Juste un peu de liquide baptismal. Il réalisa que Fabien lui avait tendu un linge...

Roland pris sa marraine dans ses bras.
Merci Tani, merci de m'avoir guidé jusque là.
Et je ne pense pas qu'Aristote s'offusquera que je continue à aussi écouter les sages conseils de ma marraine.

Il déposa un baiser sur ses mains et la libéra, conscient qu'elle était attendue.

La regardant s'éloigner, il croisa les regards des ses amis toujours présents. Lyra et Levio, émus et blottis l'un contre l'autre. Noeline ne quittant pas Fabien de ses tendres regards, Uly songeant surement au projet qu'ils auraient à faire avancer désormais rapidement. Son Eminence semblait très absorbée par la cérémonie pleine d'émotion qu'officiait son Diacre. Nostalgie d'Aurillac ou simple plaisir d'avoir échappée quelques minutes à ses charges et s'être fondue dans l'assistance pour un modeste baptème.
Enfin le regard de Roland se posa longuement sur Enel. Elle avait les yeux brillants, apparemment, elle avait pleuré.

Enelram scruta les yeux de Roland, elle pouvait communiquer avec lui qu'avec un simple regard. Elle espérait que cette communication était réciproque et qu'il avait bien reçu le message. Elle afficha son plus beau sourire et l'offra à Roland qui la regardait toujours. Son coeur qui s'était un peu calmé s'est mis à rebattre plus fort.

L'émotion d'Enelram était perceptible. Roland sentait dans le regard de la jeune femme qu'elle était en proie à une vive émotion. Elle qui avait déjà tant voyagé, tant vécu, affronté tant de situations, parfois dramatiques ; elle qui était d'ordinaire assurée, volontaire, malicieuse, semblait soudain bouleversée, submergée par ses pensées. Les récentes paroles d'Enelram prenaient encore plus de sens dans ce lieu, sous les voutes de Notre Dame.
Elle souriait et il lui répondit d'un imperceptible mouvement de tête, souriant.

La main de Fabien se posa sur son épaule faisant sursauter Roland.

L'émotion de la part de tous se faisait sentir et ulyceduel était contente de ce baptême.

Elle attendit qu'il s'en remette pour le féliciter et lui souhaiter la bienvenue dans cette grande famille aristotélicienne

Roland semblait perdu, là où seules ses pensées pouvaient l'accompagner. Cette cérémonie était d'une importance capitale dans la vie d'un fidèle, et il devait songer à tout cela. Amicalement, Fabien lui posa la main sur l'épaule, puis il fit le signe de croix: épaule droite, puis la gauche, toujours. Et enfin la tête.
Il dit:

Alors, Roland, je te baptise, au nom de Dieu, de Christos et d'Aristote, Amen.

Il se retourna ensuite vers l'autel et prononça les paroles suivantes:

Dieu tout puissant entends mes paroles, désormais Roland est touché par ta grâce, donne-lui le courage de surmonter les épreuves de la vie et guide-le sur le bon chemin.

Que ta marraine Taniet t'aide à faire tes premiers pas sur cet ardu chemin.

Fabien tendit à son ami un cierge et dit:



Va en paix dans le monde et par ce symbole va dispenser la lumière et les paroles du Seigneur et d'Aristote.

Je te remet aussi à une médaille, qui symbolise votre baptême, et qui te rappelera de quelle famille tu fais partie, désormais.

Code:

[url=http://www.casimages.com/img.php?i=090304115407466189.gif][img]http://nsa05.casimages.com/img/2009/03/04/mini_090304115407466189.gif[/img][/url]

Roland prit le cierge symbole de foi vivace que lui tendait Fabien.
Le diacre lui passa autour du cou la médaille d'Aristote.



Roland ferma les yeux encore un bref instant, savourant son passage d'être égaré et solitaire à celui de baptisé. La chaleur de la flamme du cierge lui réchauffait bien plus que le visage.

Merci Fabien.
J'espère toujours me montrer digne de cette médaille.

Il lui donna l'accolade avec émotion.
Puis il se tourna à nouveau vers ses amis réunis sous les voutes de l'église.

Merci à tous de m'avoir accompagné, de m'avoir encouragé,... de m'avoir accueilli.

La cérémonie avait été plus longue qu'à l'accoutumé, et il savait que le temps était compté pour le maire d'Aurillac et son tribun, son éminence l'évèque, et ses proches amis qui avaient abandonné troupeau et ouvrage pour venir.

Enelram se leva de son banc et s'avança tout près des autres invités. Elle marcha lentement et s'arrêta devant Roland. Elle lui fit un large sourire et le félicita. Son coeur n'avait toujours pas arrêté de battre à la chamade, elle sentait ses jambes vraiment très lourdes. Elle se concentra sur Fabien un moment pour ne pas défaillir. Elle avait vraiment perçu un léger mouvement de la tête de la part de Roland un peu plus tôt. Avait-il lu dans ses pensées... Enelram reprit ses esprits et se retourna vers Roland pour lui dire qu'elle avait besoin de prendre un peu d'air frais à l'extérieur.

Levio et Lyra s'approchèrent ensemble, comme toujours. Roland reçu leurs félicitations avec beaucoup d'émotion. Il échangeat une bise avec Lyra et donna une franche accolade à Levio.

Il faut que l'on festoye un peu après cette cérémonie. Fêter l'amitié devant quelques bons gibiers et belles chopines !
Il fit un clin d'oeil au jeune couple.

Enelram n'avait certainement pas perdu une miette de l'invitation, elle qui n'avait pas son pareil pour festoyer dans la bonne humeur. Elle était là, maintenant face à lui. Son large sourir rayonnait. Pourtant Roland sentait que son tailleur avait eu de la peine à masquer ses tourments pendant la cérémonie. L'église pouvait être un lieu de méditation, mais parfois, au hasard d'une cérémonie, de lourds souvenirs remontaient du plus profond de l'âme, installait un trouble passager. Etait ce le cas pour Enel ? Roland ne savait trop comment remercier son amie d'avoir fait tant de route pour venir.

Il va de soit que nous ne pourrions festoyer sans toi Enel !

Il allait la serrer dans se bras quand il se rendit compte qu'elle laissait son regard fuir vers le diacre encore affairé à rédiger un certificat de baptème. Elle lui fit signe qu'elle l'attendrait dehors.

Roland la regarda s'éloigner.

Roland s'inclina devant son évèque.
Encore merci vostre Eminence d'avoir trouvé le temps de nous honorer de votre présence. Aurillac est toujours fière de recevoir son évèque.

Dame Ivrel s'éloignant, Roland prit la plume que lui tendait Fabien.
Il parapha le registre de baptème, posant sa signature au coté de celles de Fabien et Taniet.

Merci Fabien. Mille fois merci pour cette cérémonie. Je mesure pleinement l'implication qu'elle exige du diacre. Je suis d'autant plus heureux et fier que tu ais pu me donner en personne le sacrement du baptème.
Il roula soigneusement le précieux certificat, et dit en souriant à Fabien :
Oui, précieux. Et je sais qu'un certain séminaire sera rassuré de pouvoir le consulter !

Accorde moi de t'aider à ranger rapidement Notre Dame aux Neiges, afin que tu puisses partager une chopine avec nous tous, et bien sur Noeline !

Il se souvint en cet instant, qu'il lui revennait d'aller mettre à jour le registre de synthèse dont il avait désormais la charge. Il fit un saut dans sacristie, guidée par Uly qui avait eu longtemps la garde du registre, et n'en revint que la tâche accomplie.

Il savait de plus qu'Enelram attendait probablement sur le parvis, certainement en proie aux pensées que la cérémonie avait éveillé en elle.