Mariage de Noeline et Fabien - 21 Octobre 1456

Noeline vit Mimi arriver discrêtement et Chrys qui s'empressa de la rejoindre, la jeune femme tenta de passer inaperçue mais c'était sans compter sur la délicatesse de son parrain qui apostropha son amie bruyamment.
Cela fit sourire Noeline.

Si certaines personnes arrivaient encore d'autres prennaient déjà congé.

Finute s'approcha d'eux et leur signifia son désir de reprendre la route vers la Gascogne.

Ma chère Noéline, je vais devoir partir. Encore toutes mes félicitations pour vostre mariage. Et je vous souhaites une bonne continuation dans vos projets futurs. Faites bien attention à vous et à vostre époux à présent.

Soyez sans crainte, pour ce qui est de prendre soin de Fabien, il m'est trop cher pour que je le néglige, il m'est très précieux et je le chéris plus que tout au monde.
Je suis ravie que vous soyez venue et faites attention à vous au retour, qu'il ne vous arrive rien de facheux surtout. J'espère vous revoir très bientôt.

Elle regarda la jeune femme partir vers Nin et Noeline se tourna vers Fabien profitant de quelques courts instant de solitude.

Se penchant à son oreille, elle lui murmura quelques mots tendres, l'embrassa et partit s'assurer que personne ne manquait de quoi que ce soit.

Mimi reprenait doucement son souffle, se croyant des plus discrète... MIMI ! en fait non... Elle devient toute rouge et sourit à Chrys en le voyant. salut toi, laisse moi deviner, tu souhaitais peut être passé inaperçue ?
Je crois que c'est râté... Elle répond à son sourire taquin par un petit tirage de langue discret, mais ne peut se retenir de rire car elle n'arrivait décidément pas à lui en vouloir. Mais une voix retient son attention et elle tourne la tête pour voir Apo apparaître.

APO !!!! Elle serre son amie dans ses bras. Excuse moi pour le château du Lavardin, j'avoue ne pas m'être sentie à ma place... As tu gagné ? et quel est ce surnom ?

Elle regarde tour à tour Apo et Chrys amusée.

Le sourire de son amie lui fait chaud au coeur, et l'azur balaie la silhouette, appréciant combien la demoiselle a grandi, combien elle est devenue belle et jeune femme. Un sourire attendri, sachant combien de deuils elles partagent aussi, la tristesse qui les habite toutes deux, qu'Apo a transformée en rage, en envie de tuer, assouvie, calmée aujourd'hui. Que Mimi semble encore porter en bandoulière, comme un fardeau trop lourd pour ses frêles épaules.

Une envie soudaine, celle de l'étreindre, comme on prend dans ses bras une soeur, une cousine, une amie chère. Elles ne se seront que peu connu, mais auront, mine de rien, tellement partagé. L'amitié en naturel prémice de leur relation. Pas une question ne s'était posée à leur première rencontre. Si simple, si chaleureux. Tout bêtement, comme ça sait l'être parfois. Et depuis, des croisées, des chemins qui se rencontrent, sans jamais donner l'occasion de les partager. D'offrir une discussion de plus de quelques minutes volées au temps qui passe, insensible aux amitiés malheureuses de n'être pas renforcées.

Mimi !! Un d'un sourire si franc qu'il en creuserait des brèches dans les plus défensives des murailles... elle accueille dans ses bras, contre elle, cette amie.

Je t'en prie... Je n'ai pas été à la hauteur de l'accueil que tu méritais... Et en plus, j'ai perdu...

Et de relever une manche droite, dévoilant une plaie pas vraiment cicatrisée parce que non soignée, qui court tranquillement, mangée de rouge et croutes, entre le coude et le poignet.

Blessée à la troisième lance, pour des premières joutes, je ne suis pas mécontente à vrai dire ! J'aurais pu chuter connement à la première lance... Mais le bois qui m'a creusé cette plaie ... M'a empêché de frapper correctement à la seconde et la dernière...

Quant à ce surnom... j'ai quitté la chancellerie il y a peu, où j'étais consul... Avec Chrys justement. Et pour mon "pot de départ" Chrys m'a appelée "Fille d'ambiguëté"... Ce que je trouve charmant...

Le sourire quitte à peine quelques secondes le visage de la jolie demoiselle pour remercier d'un clin presque tendre le consul d'un sobriquet si bien trouvé. Là, aussi... Une amitié, une rencontre... Fortuite. Travailler ensemble si longtemps, se respecter, se dire amis.. et apprendre à se connaitre ensuite, quand il est temps de se dire au revoir. Dommage ? Non, la vie c'est tout. Comme ça qu'on progresse, et puis... la fin de relations professionnelles ne signifie pas la fin de tout n'est ce pas ? Retour d'azur sur jeune polignacoise, avide de nouvelles, curieux de tout savoir.

Et toi ma jolie ? Que deviens tu ?

Quel plaisir de revoir Apo après tout ce temps. Trop de temps... Elle sourit à son amie et l'écoute d'une oreille distraite par l'expression de la peine dans son regard. Pourtant que de joies partagées simplement en taverne ou lors de buffets. Petit sourire amusé à cette pensée suivi d'un petit nuage dans les yeux. Tang était présent quasiment à chaque fois.

Félicitations pour le tournoi ! J'ai été battue dès le premier tour. Dire que j'étais contente de ne pas tombée ou simplement blessée pour mon premier tournoi, tu as fait beaucoup mieux que moi ! Elle rit de bon coeur.

Fille d'ambiguïté ! Cela te va effectivement à ravir ! Quoique... Chrys est assez fin observateur à ses heures... Elle sourit à son ami.

Ce que je deviens ?... Hum Un voile apparaît devant les yeux de Mimi fixant un point sans le voir. Pas grand chose pour être franche. Elle se tait un instant pour essayer de trouver quoi dire. Que devenait-elle ? Bonne question ! Je survis au jour le jour sans trop savoir où je vais, et sans but ? Non, il est hors de question de dire cela ! Et puis lorsqu'on est noble, il faut être toujours souriant, fort, décidé... Quelle foutaise ! Elle serre les poings se plantant ses ongles dans la paume sans même s'en rendre compte. Je ne m'habitue pas à l'absence de Bobi, Max et Tang et je leur en veux d'être parti et je m'en veux terriblement autant que leur en veux de ne pas avoir été présente quand ils sont partis ? Non plus ! Je tente de ne plus m'attacher aux personnes qui m'entourent pour ne plus souffrir de leur disparition ? Pas mieux, et en plus cela ne marche pas ! Un petit filet de sang coule de la paume de sa main et la tire de ses noires pensées. Elle relève la tête vers Apo et lui sourit péniblement, il faut trouver une formulation plus neutre, plus douce.

Orgueil quand tu nous tiens ! Pourquoi cacher ainsi ses sentiments aux personnes auxquelles nous tenons ? Certe, c'est une cérémonie de mariage, alors joie et bonne humeur sont au programme.

La routine ! Sauf Chrys qui a débarqué chez moi en boulversant tout, ce qui est, il faut bien le dire, la meilleure chose qui me soit arrivée depuis bien longtemps. Elle tourne la tête et sourit à Chrys et lui fait un clin d'oeil, le rose aux joues. Je le garde aussi longtemps que je le peux égoïstement aussi longtemps que possible, même s'il partira comme tous les autres. Cela lui avait échappé, naturellement sans même s'en rendre compte. Mais pour le moment, c'est bien agréable !

Voulez vous boire ou manger quelque chose ? Son ventre venait de gargouiller et elle pose instinctivement ses mains dessus en pouffant de rire.

Oups... Quelques soucis pour trouver le chemin, et rien mangé depuis trop longtemps ! J'ai une faim de loup ! Dit-elle pour s'excuser.

Alors voilà, ils étaient maris et femmes …. C’était donc cet effet que ça procurait de se marier.
Tant de tensions, d’énervements, de détails à régler, de choses à penser, tant de joies, d’excitations, de sourires, de bien être, de bonheur.

Fabien était devenu son époux, sa moitié, l’homme qu’elle allait aimer toute sa vie. C’était à la fois envoûtant et effrayant.
Elle savait qu’il y aurait des moments faciles et d’autres qui lui arracheraient peut être des larmes, c’était ça le partage d’une vie.

Certains invités commençaient à partir, d’autres s’attardaient encore devant les restes d’un buffet qui avait été bien garni.

Noeline et Fabien n’avaient rien avalé depuis le début de la réception, pas le temps, juste quelques petits grignotages. Il fallait dire un mot à chacun, remercier, veiller à n’oublier personne, sourire, embrasser les uns, faire connaissance avec les autres.

Noeline chercha Fabien du regard, elle pensait au moment où ils se retrouveraient seuls, elle lui décrocha un sourire contrit qui semblait lui dire « plus tard «.

Elle se dirigea vers Mimi, elle ne l’avait pas encore saluée. Elle était déjà en grande conversation avec Apolonie et Chrys. Elle se joignit au petit groupe avec un air de ne pas vouloir troubler leur discours.

Bonjour Mimi, contente de ta présence, j’ai entendu que tu veilles sur Chrys depuis quelques temps, grand bien te fasse, chère amie. Va donc manger un morceau avant que tout n’ai disparu, tu dois avoir besoin de te restaurer après cette route.

L'arrivée de Noéline marque un tournant bienheureux à la discussion. Mimi se tourne vers elle, un large sourire sur les lèvres. Elle la prend dans ses bras et lui fait une bise.

Merci pour ton invitation... Tu es resplendissante et le bonheur est le plus beau de tes ornements ! Félicitations Noé, soyez heureux ensemble. Vous formez un très beau couple.

Quant à se restaurer, je n'ai rien contre... je vais peut-être même dévorer tout le buffet ! Elle rit et se laisse entrainer par Apo, puis contemple les mets les yeux pétillants et attrappe rapidement du pain accompagné d'une belle pièce de boeuf et croque dedans avec le plus grand plaisir.

Noeline sourit aux compliments de Mimi. La jeune femme était toujours autant enjouée, c'était très plaisant de la retrouver.

Merci à toi d'être venue. Je te laisse dévorer tout ce que tout veux, bon appetit.

Quelques heures plus tard, Noeline et Fabien remercièrent les derniers invités qui partaient et refermèrent la porte de leur demeure sur leur nouvelle vie qui commençait.