[Rodez] Dagda s'explique

Invité

Dagda avait été convoqué par l'évêque pour s'expliquer. Il n'était plus passé depuis plusieurs jours au diocèse et fut marri que la convocation datait déjà de près d'une semaine. Sans tarder alors, il se rendit auprès de l'évêque pour s'expliquer.

Monseigneur, je vais vous expliquer le comment du pourquoi. Mais sachez que la plainte que vous avez reçue contre moi ne trouve pas son origine dans des événements récents. C'est une lente rancoeur qui a fermenté dans le cœur de quelques personnes. Bref, je vais tenter de faire court tout en étant complet. Il fit une courte pause afin de rassembler toute l'historique.

Voilà.
Lorsque je suis arrivé dans le comté, j'ai conseillé très souvent la rectrice sur la façon de s'organiser pour gérer l'université. J'ai eu la chance d'être le doyen des théologiens en Guyenne et j'avais une bonne relation avec le rectur de l'époque, sir Glawach. Qui est actuellement recteur de l'université de Gascogne.

Ensuite, sir Valdy s'est présenté aux élections de la mairie de Castres. Vous allez bientôt comprendre que ce n'est pas sans rapport. Et j'avais mis en évidence sa volonté de mettre sous sa tutelle la population de Castres.
Il fit un score médiocre à ces élections et m'en a, m'en tiens toujours responsable.
Depuis, sir Valdy tente de prendre le contrôle du marché de Castres : que ce soit en cassant les prix, réduisant les artisans qui ne lui vendent pas leurs marchandises à la faillite. Il a été condamné par le tribunal pour cela. Et là encore, il m'en tient pour responsable.

Myrtillia, un jour vint me demander mon aide pour son divorce. Elle était effrayée qu'elle ne puisse se remarier. Je suis allé consulter la bibliothèque de Rome, mais n'ai pu trouver dns les textes quelque argument à faire valoir. Elle me reprocha, lors d'une conversation privée, de ne pas vouloir l'aider. Elle me reprocha de ne rien faire pour elle, et que donc j'étais une personne qui ne se souciait pas des autres !
Quelques jours plus tard, quelqu'un lui avait reproché une de ses actions en tant que rectrice. J'ai oublié de quoi il s'agissait. La réponse qu'elle fit à cette personne était acariâtre et blessante. J'avais été choqué par sa réaction et lui en avait fait part. Elle m'insulta, me disant que je devrais la soutenir car elle vivait un problème familial. Je lui avais fait remarqué que sa vie familiale ne concernait pas les étudiants et qu'ils n'avaient pas à en faire les frais. Là, elle me dit que j'étais un mauvais curé sans compassion. Or, justement, j'avais de la compassion pour la personne qu'elle avait cassé par ses paroles d'une rare agressivité.

Et puis, lors des élections, elle affirma à une liste qui proposait de réunifier l'université qu'il n'y avait aucune scission. or, les étudiants de la voix de l'armée ne sont pas autorisés à postuler dans le dôme : il doivent le faire en secret dans leur section. Chose que je lui ai fait remarqué.
Elle s'est alors emportée, est allée affirmer à l'université que j'avais dit qu'elle était une mauvaise rectrice, indigne de tenir ce poste. Chose que je n'ai jamais dite, ni pensée.
Vous devez savoir aussi que, suite à ma remarque lors de la campagne électorale comtale, le soir elle ne me validait pas pour donner le cours qui m'avait été attribué en début de semaine. Elle avait mis son amis Valdy à ma place.

Voilà, ce n'est qu'un résumé des faits.
Maintenant, il vous faut savoir que Myrtillia et Valdy sont de proches amis. Que Valdy me tient pour personnellement responsable de tous ces problèmes et échecs. Que Myrtillia ne supporte aucune contradiction.

Dagda se demanda qu'elle serait la décision de l'évêque. Il avait déjà réfléchit à ce qu'il ferait si la charge de curé lui était ôtée. Il eut un sourire intérieur mauvais en pensant que sans sa fonction de curé, l'arrogante Myrtillia aurait vraiment, cette fois, des raisons de se plaindre de lui : plus rien ne l'empêcherait alors de faire savoir qu'elle avait empoisonné son enfant afin de pouvoir un jour se remarier.

Affairé

Malheureusement, je ne puis consacrer tout le temps que je devrais à cette situation malheureuse, car je vais m'en aller me ressourcer au Prieuré de Thouzon.

Cela dit je vais vous dire deux choses.

J'ai eu de longues discussions avec la rectrice Myrtilla - aucune ne vous concernant - et j'ai pu appréhender sa personnalité : fuyez la comme la peste, évitez les conflits, évitez de parler Eglise avec elle car je la sais de très mauvaise foi et aristotélicienne uniquement lorsque l'Eglise satisfait ses caprices ; Evitez donc les confrontations, mais restez ferme lorsque votre mission l'exige.

Pour ce qui concerne la mairie de Castres, le rôle d'un curé est délicat, surtout en matière économique, car l'Eglise n'a pas encore élaboré de vraie doctrine en la matière, aussi il est assez difficile d'accepter qu'un curé mette son nez dans le marché ;

Il faut que vous gardiez à l'esprit que lorsque vous défendez une certaine vision politique et économique, vous n'êtes pas le citoyen Dagda mais le Curé de Castres, et que votre voix est celle de l'Eglise Aristotélicienne à l'échelle de votre paroisse, aussi, il est certains combats que vous devez non pas cesser, mais mener différemment.

Personnellement, j'ai toujours défendu la libération des marchés, la suppression des grilles de salaire. C'est mon opinion d'homme mais également d'évêque ; Cependant, je reste ouvert au dialogue, et j'en fait pas encore part publiquement, car ces choses économiques restent secondaires tant que mon diocèse ne ronronnera pas comme une mécanique bien huilée , Vous avez peut être une opinion différente.

De manière concrète : lorsque vous décidez de prendre la parole, de louer ou de condamner, abandonnez vos anciens arguments, rationnels, économiques, politiques, humains, et cherchez la justification de vos prises de paroles et de vos actions dans les Ecritures, le Livre des Vertus, la vie des Saints, il faut que vos arguments soient teintés de divin, car ainsi, toute personne qui cherchera à vous contredire, sera rebelle à Dieu.

Et si d'aucun viendrait contester telle interprétation que feriez des Ecritures, n'oubliez pas que vous êtes prêtre, et qu'en tant qu'homme de Dieu, vous possédez le pouvoir d'interpréter les Ecritures, et ce pouvoir, les laics non diacres ne l'ont pas.

Invité

Très bien, monseigneur. Je tiendrai compte de vos conseils pour m'exprimer à l'avenir. Le discours de l'évêque amena Dagda à conclure qu'ils partageaient la même vision concernant l'économie. Plus il le découvrait, et plus il pensait que leur vision du monde était similaire.

Puis-je me retirer ?
J'ai plusieurs demandes de baptême à m'occuper, ainsi qu'une demande de mariage.

L'évêque s'était manifestement endormi... et Dagda sans doute avait quitté depuis un bon moment le bureau sur la pointe des pieds pour vaquer à ses tâches.

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